mardi 20 septembre 2016

Mgr Pierre d’Ornellas appelle à prier pour la paix avec le Pape

L’archevêque de Rennes, Dol et Saint-Malo, appelle chacun, « selon sa foi ou ses convictions » à prier pour la paix, ce mardi 20 septembre, jour de commémoration de la rencontre organisée par Jean-Paul II à Assise, avec des responsables de différentes religions du monde. Mgr Pierre d’Ornellas invite les croyants à prolonger cette prière, chaque jour, au-delà de cette journée. Voici son texte.
Paru dans Ouest France le 20/09/16
Le pape François est aujourd’hui à Assise, en souvenir de la rencontre initiée par Jean-Paul II, il y a 30 ans, avec des responsables des diverses religions du monde. Prier pour la paix est à nouveau le but magnifique de cette rencontre : au même moment, chacun ira dans un lieu propre pour y prier selon sa foi ou son éthique.

Il est blasphématoire de tuer au nom de Dieu

Jean-Paul II l’a martelé : il est blasphématoire de tuer au nom de Dieu. François l’a dit de façon catégorique : « tuer au nom de Dieu est satanique. » Ce fut la 14 septembre alors qu’il célébrait la messe en mémoire du père Jacques Hamel, assassiné ce 26 juillet. Sans doute a-t-il été inspiré par cet humble prêtre qui, sous les coups, a simplement dit : « va-t’en Satan ! »
François propose que tous, chacun selon sa foi ou ses convictions, s’arrêtent ce 20 septembre afin de prier pour la paix ou d’écouter sa voix au plus profond de nous. Que cette pause est salutaire ! Elle s’impose aujourd’hui car demain sera la Journée internationale de la paix promue par l’ONU qui espère une cessation de tous les conflits, au moins ce jour-là.

La paix est artisanale : fabriquons-la !

Mais, chacun le pressent, cette pause se veut quotidienne. Sans elle, comment ne pas se laisser entraîner par les insidieuses sources de violences qui traversent notre quotidien ? Grâce à elle, il est possible de découvrir les chemins réalistes de paix. Pourquoi cette pause ne serait-elle pas un moment d’échange sur le lieu de travail, entre amis ou entre voisins, dans la famille, pour chercher ensemble ce qui ferait avancer la paix, ici et au loin ?
François affirme : « la paix est artisanale. » Alors fabriquons-la ! On sait quels matériaux sont nécessaires : juste justice ; partage équitable des biens ; respect du droit, en particulier du droit à la vie ; pardon et réconciliation ; liberté de conscience et liberté religieuse ; refus de la violence ; légitime défense et sa recherche prioritaire du dialogue ; visite, accueil et écoute de l’autre avec sa différence ; considération pour les cultures ; soin de la planète ; etc.

La paix est un engagement résolu

La loi du plus fort blesse la paix. Le récit biblique du meurtre d’Abel par Caïn le montre. Il est injuste d’aborder la vie par cette loi cynique ! François indique une autre voie : considérer le réel non à partir du centre mais par la périphérie. Celle-ci est fragile. La fragilité – dans ses multiples expressions concrètes – est la mesure adéquate pour trouver le chemin de paix. Car la personne fragilisée – ou le groupe social le plus pauvre, le plus petit –, pour peu que nous la considérions avec respect, fait sortir de nous des ressources nouvelles d’humanité et de sagesse, celles que la paix requière avec urgence.
Que les croyants prient donc pour la paix. Celle-ci n’est pas une signature sur un papier qui deviendrait un « chiffon de papier » chez le plus fort. Elle est un engagement résolu de personnes qui, grâce à l’invisible Dieu, ont le cœur en paix et aiment. Dieu convertit nos cœurs pourvu que nous fassions une pause pour l’écouter. Sa Parole est promesse de paix : « la paix coulera comme un fleuve », selon la prophétie biblique qu’accomplit Jésus disant : « la paix soit avec vous. »
La paix vaut bien cette pause.

Mgr Pierre d’Ornellas, Archevêque de Rennes, Dol et Saint-Malo